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EN MORVAN

DANS LE PAYS DE VAUBAN


 

Portrait par Hyacinthe Rigaud Portrait du XVIIIe siècle
Sa marque sur la joue gauche est due à un coup de mousquet reçu lors du siège de Douai (1667).

VIE ET ŒUVRE DE VAUBAN

Sébastien Le Prestre de Vauban, né dans une famille de petite noblesse, a été baptisé en 1633 dans l'église de Saint-Léger-de Foucheret dans le Morvan. D'une jeunesse au contact des réalités de la campagne morvandelle, il a gardé la goût de la terre et un solide bon sens.
A 17 ans, dans la période dite de la Fronde, au château de Vésigneux, un de ses oncles le présente au prince de Condé, alors en rébellion contre le pouvoir royal, qui le prend comme cadet dans son régiment d'infanterie. Il se distingue aussitôt par sa bravoure lors de la prise de Sainte-Menehould (1652). Mais, l'année suivante, pris par l'armée royale, il est présenté à Mazarin qui le convertit à la cause royale. Ses compétence en poliorcétique l'amènent alors à participer à plusieurs sièges, bientôt avec les titres de capitaine et d'ingénieur militaire responsable des fortifications.
A 27 ans, il épouse la fille du baron d'Épiry, Jeanne d'Osnay, qu'il ne reverra que lors de brefs séjours en Morvan. C'est elle qui gèrera ses affaires, consistant avant tout en achat de terres dans la région. Elle lui donnera deux filles, auxquelles s'ajoutent plusieurs enfants naturels que Vauban a semés au cours de ses nombreux déplacements.

Au service de Louis XIV, Vauban a été engagé dans plusieurs conflits : Guerre de Dévolution, Guerre de la Ligue d'Augsbourg, Guerre de Hollande, Guerre de Succession d'Espagne. Il a dirigé de nombreux sièges, surveillé l'édification de la citadelle de Lille et mit au point une nouvelle tactique lors du siège de Maastricht (1673). Pour ce dernier succès, le roi lui a fait donner une gratification de 80000 livres, ce qui lui a permis de racheter le château de Bazoches après 1675.
Puis il continua à diriger les sièges (Mons, Namur…) et à construire une "frontière de fer" autour du "pré carré" de la France en multipliant les forteresses comme celles de Briançon ou de Dunkerque.

Vauban a toujours été préoccupé par la misère et la disette qui régnaient dans ces campagnes française qu'il ne cessait de parcourir dans sa basterne (une chaise de poste portée par deux mules, l'une devant, l'autre derrière). Il est l'auteur de nombreux écrits, dont une trentaine ont été réunis sous le titre de Oisivetés, clin d’œil ironique à une vie qui ne lui réservait que peu de temps libre.
– Dans un mémoire intitulé La Cochonnerie il démontre qu'un paysan pourrait assurer la nourriture de sa famille en élevant au moins un cochon, une truie pouvant, statistiquement, au terme de dix générations, donner six millions de descendants, mâles et femelles.
– Dans une Description géographique de l'élection de Vézelay (1696) il propose de réduire considérablement les exemptions d'impôts.
– Dans Idée d'une excellente noblesse il propose que les nobles s'éloignent de la Cour pour s'occuper de leurs domaines.
– Dans un Mémoire sur les huguenots il montre les conséquences négatives de la révocation de l'édit de Nantes (1685), etc.

En 1703, Vauban est nommé Maréchal de France. En 1706, à 73 ans, souffrant d'une bronchite chronique, il demande son congé, rappelant ce que fut sa longue carrière : "Je suis présentement dans la soixante-treizième année de mon âge, chargé de cinquante-deux ans de service, et surchargé de cinquante sièges considérables et de près de quarante années de voyages et visites continuelles à l'occasion des places et de la frontière."

En désaccord avec la politique du roi, il publie en 1707, sous le titre de Dîme royale, une proposition de réforme complète du système des impôts : remplacer les impôts existants par un impôt unique de dix pour cent sur tous les revenus, sans exemption pour les ordres privilégiés. Plus exactement, Vauban propose une segmentation en classes fiscales, en fonction des revenus, soumises à un impôt progressif de 5 % à 10 % L'ouvrage sera interdit, mais largement diffusé clandestinement.

Vauban est mort à Paris des conséquences d'un "rhume" dont il souffrait depuis très longtemps. Il a été inhumé à Bazoches.


 

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UNE  FAMILLE  ENRACINÉE  DANS  LE  MORVAN

La famille Le Prestre était peut-être d’origine auvergnate, d’un village du sud du Cantal actuel, Brezons. Elle serait arrivée dans le Nivernais puis dans le Morvan au XVe siècle, soit comme appartenant à la clientèle de la grande famille nivernaise des La Perrière, soit pour faire le commerce des bois dont les besoins ont explosé pour le chauffage de Paris au XVIe siècle. Les premières données sûres concernent l’arrière-grand-père de Vauban, Emery, né sans doute aux environs de 1500, mort en 1570, qui apparaît comme seigneur de Vauban et de Champignolles et comme châtelain de Bazoches. Il avait épousé la fille d’un marchand de Corbigny, une place toute proche.

Son fils Jacques (1537-1633), à la longévité exceptionnelle, épouse en secondes noces Françoise de La Perrière, fille naturelle reconnue du seigneur de Bazoches, une bâtarde. Il en a huit enfants, quatre garçons dont deux meurent à la guerre, et quatre filles. Paul, l’aîné vit au château de Vauban et Urbain (1602-1652) – personnage apparemment sans éclat, connu à la ronde surtout pour ses talents de greffeur d’arbres fruitiers – épouse Edmée Carmignolle, fille de marchand enrichi habitant la paroisse, sans doute d’origine italienne. Il est le père de Sébastien, né en 1633 en un lieu qui reste controversé, soit une pauvre chaumière de Saint-Léger, soit le château de Ruères, dans un hameau de cette même paroisse.

Avec Sébastien, on arrivait à la quatrième génération, c’est-à-dire aux quatre quartiers de noblesse nécessaires pour être reconnu noble. Vauban était donc issu d’un milieu de petits hobereaux de fraîche date, pourvus de modestes charges ou militaires, épousant des filles de marchands désireux de se hausser dans la société tout en apportant des dots intéressantes ou convolant avec la bâtarde d’une grande famille.

Jusqu’à l’âge de 18 ans, Sébastien vécut à Saint-Léger, en dehors d'un séjour au collège des Carmes à Semur-en-Auxois, et la tradition veut qu’il ait partagé les jeux des petits paysans du village et qu’il ait parcouru les champs et les bois des alentours, y puisant l’amour de son pays natal et un attachement profond à sa petite patrie. Son mariage, en 1660, avec Jeanne d’Osnay, fille du baron d’Epiry, renforce ses liens avec le Morvan, d’autant que le manoir d’Epiry sera son lieu de résidence jusqu’à l’achat du château de Bazoches.

Tout naturellement, quand ses mérites lui auront valu la reconnaissance royale et la fortune, c’est en Morvan que Vauban investit, par l’achat de châteaux, de seigneuries et de terres. Cela contribua à enraciner davantage sa famille en ces lieux.

La descendance de Vauban :

Sa fille cadette, Jeanne-Françoise, mariée à Louis Bernin d’Ussé, membre d’une très grande famille proche du roi, parente d’une fille légitimée de Louis XIV et de Louise de La Vallière, celle des Phélippeaux, comtes de Pontchartain, laissera peu de traces en Morvan, car Louis Sébastien de Bernin, petit-fils de Vauban, vendra Bazoches en 1748 avant de mourir sans descendance.

Sa fille aînée, Charlotte (1661-1709) — à laquelle son père a fait épouser Jacques de Mesgrigny, membre d’une famille tenant le haut du pavé à Troyes et possessionnée en Nivernais et en Bourgogne, et qui a reçu en héritage Epiry — sera, avec ses onze enfants, à l’origine de lignées bien implantées surtout par les mariages féminins. Ainsi, parmi les descendants directs de Vauban, un Le Peletier, comte d’Aunay, au sud d’Epiry, est élu député de la Nièvre au milieu du XIXe siècle et son fils Stephen, ami de Clémenceau, sera sénateur et président du Conseil général de la Nièvre pendant vingt ans au tournant du XIXe et du XXe siècle. C’est par d’autres branches que les châteaux de Vauban et de Marcilly (au sud de Corbigny) sont toujours aux mains des descendants directs de Vauban. Et, curieusement, c’est par le mariage d’une arrière-petite-fille de Vauban avec un descendant de l’acquéreur de Bazoches que ce château est revenu dans la famille, aujourd’hui celle des de Vibraye.

Par la tante Madeleine, sœur du père de Vauban, mariée au notaire et bailli royal à Lormes, Jacques Millereau, la lignée reste présente en Morvan de manière indirecte. Un Millereau rachète le château éponyme de Vauban en 1748 à Louis Bernin d’Ussé et son fils devient maire de Bazoches en 1793. La mairie restera dans cette même famille durant plus de 140 ans. Au XIXe siècle, un gendre, Gaston Bethéry de la Brosse, siège vingt-huit ans au conseil général de la Nièvre et fonde la Société d’agriculture de ce département.

Ainsi, depuis plus de cinq siècles, peut-être davantage, la famille de Vauban est fortement enracinée dans le Morvan nivernais et ses périphéries. Par ses propriétés et par ses fonctions, par l’aura de l’illustre maréchal, elle y joue encore un rôle important.


VAUBAN ET LES FEMMES

Vauban avait 27 ans lorsque son cousin Paul Le Prestre, chef de la branche aînée, le maria à une demoiselle noble des environs, Jeanne d’Osnay, fille du baron d’Epiry, qui était sa cousine. Le cérémonial eut lieu le 25 mars 1660, au château d’Épiry. La jeune femme resta pendant plus de dix ans chez ses parents  à Epiry, ne voyant que rarement son mari que le service du roi obligeait à de multiples déplacements dans le royaume (on dit que Vauban ne connut sa fille aînée que lorsqu'elle eut six ans).

Vauban perdit sa femme en 1705. Bien qu'il eût alors 72 ans, on chercha à le marier à une demoiselle de Villefranche, d'un demi-siècle sa cadette. Mais il préféra conserver sa foi en Mme de Ferriol, sœur du cardinal de Tencin et épouse d'un parlementaire peu encombrant qui siégeait à Metz, à qui il avait écrit un jour : «Je vous aime et vénère et tout ce qui peut s'imaginer au-delà.»

En fait Vauban, peu assidu auprès de son épouse, avait, pendant sa vie, multiplié les aventures féminines, au point qu'il pouvait difficilement contredire les femmes qui assuraient avoir eu un enfant de lui. Prévoyant, il ajouta même un codicille à son testament, demandant au sieur Friand de rechercher, après sa mort, les femmes qui pourraient prétendre avoir été engrossées par lui afin de leur donner deux mille livres à chacune, "sauf s'il se trouve que quelqu'un de ces enfants soient morts", auquel cas "il ne sera pas obligé de faire gratifications aux mères", car, précise-t-il, "je les ai assez bien payées pour n'avoir pas de scrupule à leur égard". Et, pour aider le sieur Friand, il cite cinq noms:
— Mlle Baltasar, une jeune veuve de Bergues, "avec qui [il] a eu très peu de commerce et qui, cependant, prétend avoir un enfant de [lui], ce qu'elle lui a affirmé avec de grands serments";
— Mlle Poussin, de Paris, "avec qui il a eu commerce seize ou dix-sept ans avant [la rédaction du testament], et très rarement ; elle prétend avoir eu un garçon de [lui], pour lequel elle [l'] importune souvent" ;
— Mme de la Motte, fille, à ce qu’elle dit, d'un comte de Burquoy "bien qu'[il] doute fort de la vérité de ses serments les plus forts" selon lesquels elle a eu un enfant de lui; "le hasard a voulu qu' [il] ait eu commerce avec elle... et il ne laisse pas de penser que ce pourrait être véritable";
— Mlle Baussant, de Paris également, "qui se prétend être grosse de [son] fait";
"Une pauvre dame irlandaise nommée Madame Dietrich"; bien qu'il y ait lieu de douter qu'elle ait eu un enfant de lui, il ne veut pas hasarder "le salut de [son] âme" pour cela.


LE  PATRIMOINE  DE  VAUBAN  EN  MORVAN

Vauban n’a pas dû hériter grand-chose de ses parents et il était fort impécunieux dans sa jeunesse. En 1660, lors de son mariage avec Jeanne d’Osnay, à 27 ans, il apporte 2000 livres en meubles et en espèces. Sa fortune s’édifie à partir de la guerre de Dévolution en 1667, lorsqu’il est remarqué par le roi. Devenu maréchal de camp, gouverneur de la place de Lille, puis contrôleur général des fortifications, ses appointements grimpent; mais ce sont surtout les gratifications royales récompensant les sièges victorieux, notamment ceux remportés en présence et sous les ordres directs de Louis XIV, qui assurent sa fortune. Ces gratifications ont été évaluées à 700.000 livres; et il sait faire fructifier cet argent par des placements d’État et des prêts à intérêt aux particuliers. Ainsi sa fortune est due à ses talents militaires en une période où les guerres ont été fréquentes et souvent longues et victorieuses.

Cet argent est investi en totalité en Morvan et sert à développer une stratégie de reconquête de biens familiaux détenus par des parents endettés. A partir de Bazoches et de Vauban d’une part, et d’Epiry, dot de sa femme, d’autre part, Vauban constitue ce qu’il appelle son pré carré, à l’image de ce qu’il conseille au roi pour les frontières du royaume. Il opère un remembrement foncier en profitant des difficultés financières des propriétaires et constitue ainsi deux ensembles distants d’une dizaine de lieues. Il achète ou fait acheter, par sa femme ou par son secrétaire-régisseur Friand, terres et bois disponibles. Ne se contentant pas de cette fortune foncière qui en fait l’un des plus riches propriétaires du Nivernais, il acquiert aussi la seigneurie sur certaines paroisses autres que celle de Bazoches, comme Cervon, Charency, Fontenay, Neuffontaines, Pierre-Perthuis. Ce qui lui donne des droits sur leurs habitants soumis à des redevances diverses (cens, champarts) et à son droit de justice. Et Vauban a tenu à exercer ces droits de manière exacte comme le faisaient généralement les seigneurs de l’époque. Il faut souligner qu’il n’avait pas d’autres biens en dehors du Nivernais ; à Paris, il logeait soit chez des amis, soit il louait un appartement.

Le château de Bazoches, des XIIe-XVe siècles, avait appartenu à son arrière-grand-père, Louis de La Perrière et sa grand-mère avait hérité du cinquième. Mais, devant une situation inextricable, son père Urbain avait cédé ses droits à son frère Jacques. L’occasion du rachat se présenta lorsque les héritiers de La Perrière, criblés de dettes et dans l’impossibilité de rembourser, ont été condamnés par le Parlement, en 1670, à la saisie de la seigneurie, du château et des terres de Bazoches. Vauban, qui venait de toucher 80.000 livres après le célèbre siège de Maastricht en 1673, se porta alors acquéreur (130 hectares de terre et de prés ainsi que 400 hectares de bois), mais ne pourra concrétiser cette transaction qu’en 1679 pour 69.000 livres (acquis aux enchères par un certain Lemoyne le 17 août 1679 pour le compte de Vauban).

Quiconque voudra faire bâtir, doit premièrement se proposer de faire la cage pour l’oiseau ; c’est-à-dire de proportionner son bâtiment au revenu de sa terre, à sa condition, à ses besoins et surtout aux moyens qu’il a d’en pouvoir sortir à son honneur. En user autrement, on tomberait dans l’excès ou la mesquinerie, l’un et l’autre desquels sont également méprisables. (dans "Plusieurs maximes bonnes à observer par tous ceux qui font bâtir").

Belle cage effectivement pour un ingénieur en grâce auprès du roi que ce château XIIe-XVe siècles, qu’il n’a certes pas fait bâtir, mais qu’il adaptera à ses besoins.

Vauban résida peu à Bazoches, contraint à de nombreux déplacements. Toutefois il en avait une sorte de quartier général avec des équipes d’ingénieurs, de dessinateurs, de secrétaires, pour lesquelles il a fait construire une galerie spéciale et des écuries conçues pour loger de nombreux chevaux d’où partaient les courriers vers tous les chantiers et les places sous ses ordres.

Il écrit au marquis de Puysieulx en 1701 : "J’ai reçu, Monsieur, celle que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, du 9 de ce mois: elle m’a, Dieu merci, trouvé chez moi occupé à visiter mon petit patrimoine provincial consistant en quelque quantité de bois et buissons assez raisonnable et de bonne affaire ; le surplus consiste en beaucoup d’espace et peu de revenu, qui ne me laisse pas de coûter beaucoup d’entretien. Je suis occupé de plus à recevoir la visite de gens du pays: grands et petits viennent me voir ; les petits m’apportent des poules et des chapons ; les grands m’envoient de leur chasse ; si bien que je puis faire bonne chère à bon marché. Comme il n’y a que quatre ou cinq jours que je suis arrivé, je me trouve tout rempli de cela ; car il ne faut pas faire le réservé : on dirait que je suis devenu glorieux, qualité que j’abhorre sur toutes choses. Ces belles cérémonies remplissent tellement mon temps qu’à peine ai-je le loisir de vous faire celle-ci."

Les autres domaines de Vauban :

En 1693 Vauban possède en tout 1200 hectares de terres et 400 de bois, sans compter les prés et les vignes. Parmi ses domaines, on peut citer :
• Le château d'Epiry, provenant de sa femme.
• Domaine de Creuzet, voisin d'Epiry lui est adjugé le 15 février 1676 par décret du bailliage de Saint-Pierre-le-Moûtier, pour remboursement de la dette de 15 000 livres contractée par le comte de Crux, en 1671, soit 120 arpents de bois 41 hectares49, avec la justice à la Collancelle, attenants à Epiry et au Creuset.
• Château de Bazoches, acquis en 1675 soit 130 hectares de terre et de prés ainsi que 400 hectares de bois, acquis aux enchères par un certain Lemoyne le 17 août 1679 pour le compte de Vauban. Cette vente avait pris quatre ans avant de se faire50.
• Seigneurie de Pierre-Perthuis acquise en 1680 au comte de Vitteaux soit 30 hectares de terre et 12 hectares de vignoble, le fief, le château en ruine ainsi que le moulin de Sæuvres.
• Seigneurie de Cervon, acquise en 1683.
• Château Vauban au sud de Bazoches, manoir familial qu'il achète 4 700 livres en 1684, à laquelle son père fut contraint de renoncer en 1632, et qu'il achète à son cousin Antoine Le Prestre de Vauban endetté, soit 500 hectares de terre et de broussailles avec le château.


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• En 1693, il achète au comte de Nevers Philippe Mancini (1641-1707), la seigneurie de Neufontaines à l'ouest de Bazoches, comprenant le domaine d'Armance, ainsi que 110 hectares de terre et prés.
• Le manoir de Champignolles qui jadis propriété des Le Prestre, était passé par mariage aux Magdelenet, revient dans son patrimoine par son secrétaire Friand le 17 juillet 1704, qui se fait rembourser une dette contractée par le président de l'élection de Vézelay: Jean Magdelenet.
• Seigneurie de Domecy, acquise en 1690 à Claude La Perrière, représentant 3 fermes et 70 hectares de terres et de prés.
La Chaume, achetée en 1690.


LE  MORVAN  DANS  LES  ÉCRITS  DE  VAUBAN

Dans certains écrits de Vauban, le Morvan apparaît  comme un des lieux où il puise son expérience et son inspiration et comme un terrain d’expérimentation pour ses idées.

Ainsi, dans son Traité de la culture des forêts (1701),  il estime que, pour rendre efficaces les ordonnances de Colbert des années 1660, il faudrait faire planter, par les grands seigneurs et les communautés religieuses, des bois dans les terrains vagues, les landes, les friches… Vauban est conduit par les observations du propriétaire foncier soucieux de gouverner au mieux ses 400 hectares de forêts. Il évoque les semis, les éclaircies, les espèces à privilégier comme le hêtre, apte à toutes sortes d’utilisations (sabots, boisseaux, meubles, charpentes, jougs),  ou le sapin (sur les hauteurs morvandelles). Il défend la futaie contre le taillis, bien que celui-ci rapporte davantage momentanément grâce à la fourniture de bois de chauffage pour Paris par le flottage à bûches perdues.

Dans son Mémoire pour la navigation des rivières (1699), après un inventaire systématique des provinces, il arrive à la conclusion que 190 cours d’eau pourraient devenir navigables. Bien sûr, il n’oublie pas le Morvan. Il pense que, par des travaux, l’Yonne pourrait être navigable au moins une partie de l’année jusqu’aux environs de Corbigny, la Cure jusqu’à Vézelay et même le Cousin jusqu’auprès d’Avallon. Tout cela pour augmenter le débit des denrées et donc la circulation de l’argent dans un pays pauvre.

Son ouvrage intitulé La Cochonnerie est lié à la constatation de la faiblesse du nombre de porcs à Bazoches (21 pour 500 habitants).

Sa Description géographique de l’élection de Vézelay de 1696 (dans les Oisivetez) est, en fait, préparatoire de son fameux Projet d’une dîme royale de 1707. L’élection est une subdivision fiscale, pour la perception de la taille surtout, au sein d’une généralité, en l’occurrence celle de Paris, très étendue. En même temps, c’est celle où se trouve Bazoches et c’est une des plus petites, ce qui favorise les enquêtes. En tout, 55 paroisses dans lesquelles Vauban fait relever 36 données démographiques, économiques, sociales, après une présentation géologique, pédologique, hydrographique et géographique de l’élection et de ses paroisses. Ces données font l’objet d’un tableau et leur analyse constitue le premier travail de statistique moderne, innovation considérable. Il y a là un extraordinaire portrait de cette petite région du Nivernais pour la fin du XVIIe siècle. Après la description d’un pays jugé mauvais et "bossillé" en grande partie, Vauban propose des améliorations pour soulager les populations.  Mais il faut replacer sa démarche dans un contexte plus large, celui d’une volonté d’enrichir le royaume en biens et en hommes pour mieux résister aux dangers des guerres, notamment celle de la Ligue d’Augsbourg, catastrophique dans les années 1693-1694, et couplée avec une grave crise de subsistances. Vauban pense qu’en matière de défense tout entre en ligne et qu’un pays doit donc se développer pour pouvoir répondre à toute demande dans des circonstances graves, exactement comme une place-forte doit accumuler des approvisionnements et des hommes en prévision d’un siège. Pour agir, il faut une connaissance précise des réalités et accumuler des renseignements de toute nature de façon à proposer des solutions efficaces, ce que Vauban n’oubliait jamais de faire. Ainsi, il peut être considéré comme le père des statistiques modernes et de l’INSEE, et comme l’un des initiateurs d’une gestion rationnelle du royaume. Il s’inscrit donc dans le courant qui mène aux Lumières et certaines planches de l’Encyclopédie ont été réalisées à partir des enquêtes de l’Académie des sciences à laquelle il appartenait. 

Lire des extraits de la Description géographique de l'élection de Vézelay.

C’est à partir de la Description que Vauban a pu élargir sa vision à l’ensemble du royaume qu’il a parcouru en tous sens, quand il prépare son Projet d’une dîme royale qu’il fait éditer au début de 1707. En effet, certaines des propositions de 1696 sont reprises tout en étant précisées, notamment celles qui concernent la nationalisation des salines, l’imposition proportionnée aux revenus de chacun basés sur une recherche précise, et notamment la classification des terres par catégories, la fin des privilèges fiscaux et la dénonciation des conditions de levée des impôts par des financiers malhonnêtes. Dans son argumentaire, Vauban utilise l’élection de Vézelay pour une comparaison avec une autre élection,  celle de Rouen, pour montrer les différences considérables sur la perception de la taille et de la dîme ecclésiastique. De même pour montrer la dégradation survenue depuis 1696 du fait du système d’imposition. Il s’appuie toujours sur son expérience des lieux et ses dénombrements. Donc, le Morvan est là comme un exemple de la ruine de la France causée par la façon dont les finances publiques sont instituées et gérées.


VAUBAN AUX INVALIDES

C'est à Paris que Vauban mourut, le 30 mars 1707. On ramena son corps à Bazoches, dans la vieille église du XIIe siècle qui avait été transformée par sa munificence. Il avait fait reconstruire le chœur; deux chapelles le flanquaient et, dans celle du sud, dédiée à saint Sébastien son patron, il avait fait placer un caveau destiné à la sépulture de sa famille. Son coeur, enfermé dans un coffret de plomb, avait été, conformément à son voeu, placé sous les marches de l'autel.

Les ossements de Vauban et de son épouse ont été dispersés en 1793 alors qu'on récupérait le plomb des cercueils pour les armées de la République. Le coffret qui contenait son coeur fut retrouvé sous l'autel en 1804. En 1808, Napoléon signa l'ordre de l'apporter à Paris, aux Invalides.

M. de la Bamée, sous-préfet d'Avallon, chargé d'opérer la levée, se rendit à l'église de Bazoches. Après les formalités d'usage, il confia la boîte de plomb au brigadier de gendarmerie qui l'accompagnait et qui la glissa dans une des fontes de sa selle. Puis il se rendit au château pour déjeuner avec plusieurs personnes du voisinage invitées pour la circonstance. Le repas terminé, le sous-préfet et le brigadier remontèrent à cheval pour revenir à Avallon, où ils devaient faire la remise officielle du coeur au délégué du ministre de la Guerre. Mais, à quelque distance de la ville, le brigadier eut l'idée de tâter la fonte de sa selle : la boîte de plomb avait disparu! Il revint sur ses pas, explora le chemin parcouru. Rien. Ce n'est qu'au château de Bazoches qu'il retrouva la précieuse relique, dans la mangeoire de l'écurie. On devine à quelle allure il rejoignit le sous-préfet qui l'attendait à l'entrée d'Avallon.

En 1840, le retour des cendres de Napoléon relégua l'urne de Vauban dans le caveau des Gouverneurs. Elle y resta jusqu'en 1933. Puis elle retrouva sa place sous le dôme.


LE  SOUVENIR  DE  VAUBAN  DANS  LE  MORVAN

Alors que Vauban appartenait encore à l’histoire uniquement nationale, des érudits régionaux ont, dès la fin du XVIIIe siècle, cherché les traces de Vauban en Morvan. Ainsi l’abbé Claude Courtépée, dans sa Description générale et particulière du duché de Bourgogne, note qu’il a visité la maison natale de Vauban en 1776. En 1835, le sous-préfet d’Avallon se fait l’écho du désir unanime des habitants de voir ériger une statue du maréchal dans la ville et, sous la Monarchie de Juillet et le Second Empire, les notables de la Nièvre et de l’Yonne ont utilisé Vauban dans leurs campagnes électorales. C’est l’abbé Baudiau, curé de Dun-les-Places, premier grand historien du Morvan, qui exploite les documents d’archives locaux, révélant des facettes ignorées du grand homme, dans son ouvrage en trois tomes intitulé Le Morvand et publié en 1854. Et, à partir du milieu du XIXe siècle, l’histoire nationale et l’approche régionale se nourrissent mutuellement pour une meilleure connaissance de Vauban et  de son enracinement dans le Morvan nivernais.

Un décret du 7 décembre 1867 change le nom de sa commune natale : Saint-Léger-de-Fourcheret devient Saint-Léger-Vauban. Après quarante ans d’attente, en 1873, les Avallonnais inaugurent sa statue, sculptée par Bartholdi. En 1905, une plaque est installée sur le pignon de la maison réputée pour l’avoir vu naître à Saint-Léger, tandis qu’une statue de Gillot est dressée sur la place.

Lorsqu’est créé en 1970 le Parc naturel régional du Morvan, doté d’un écomusée, pour sauvegarder le patrimoine morvandiau, tout naturellement l’un des thèmes principaux est consacré à Vauban, avec l’aide de l’association des Amis de Vauban fondée en 1980 et installée dans l’ancienne demeure du sculpteur Marc Hénard. Cette association a ouvert un musée qu’elle gère et a pour objectif de faire connaître l’œuvre multiforme du Maréchal comme centre de renseignements et par la publication d’ouvrages.


QUELQUES TEXTES SUR VAUBAN

VAUBAN AU SIÈGE DE NAMUR (juin 1692), VU PAR JEAN RACINELe siège a bien avancé […] M. de Vauban, avec son  canon et ses bombes, a fait lui seul toute l'expédition. Il a trouvé des hauteurs au deça et au delà de la Meuse, où il a placé ses batteries. Il a conduit sa principale tranchée dans un terrain assez resserré, entre des hauteurs et une espèce d'étang à côté, et la Meuse de l'autre. En trois jours, il a poussé son travail jusqu'à un petit ruisseau qui coule au pied de la contrescarpe et s'est rendu maître d'une petite contre-garde revêtue qui était en deçà de la contrescarpe et de là, en moins de seize heures, a emporté tout le chemin couvert, qui était garni de plusieurs rangs de palissades, a comblé un fossé large de dix toises et profond de huit pieds, et s'est logé dans une demi-lune qui était au-devant de la courtine, entre un demi-bastion qui est sur le bord de la Meuse, à la gauche des assiégeants, et un bastion qui est à leur droite: en telle sorte que cette place si terrible, en un mot Namur, a vu tous ses dehors emportés dans le peu de temps que je vous ai dit, sans qu'il en ait coûté au Roi plus de trente hommes. […] Il faut vous dire aussi deux traits de M. de Vauban, que je suis assuré qui vous plairont. Comme il connaît la chaleur du soldat dans ces sortes d'attaques, il leur avait dit: "Mes enfants, on ne vous défend pas de poursuivre les ennemis quand ils s'enfuiront, mais je ne veux pas que vous alliez vous faire échigner mal à propos sur la contrescarpe de leurs autres ouvrages. Je retiens donc à mes côtés cinq tambours pour vous rappeler quand il sera temps. Dès que vous les entendrez, ne manquez pas de revenir chacun à vos postes." Cela fut fait comme il l'avait concerté. Voilà pour la première précaution. Voici la seconde. Comme le retranchement qu'on attaquait avait un fort grand front, il fit mettre sur notre tranchée des espèces de jalons, vis-à-vis desquels chaque corps devait attaquer et se loger, pour éviter la confusion; et la chose réussit à merveilles. Les ennemis ne soutinrent point et n'attendirent pas même nos gens. Ils s'enfuirent après qu'ils eurent fait une seule décharge, et ne tirèrent plus que de leurs ouvrages à cornes. On en tua bien quatre ou cinq cents.

VAUBAN VU PAR SAINT-SIMON — Vauban s'appeloit Leprêtre, petit gentilhomme de Bourgogne tout au plus, mais peut-être le plus honnête homme et le plus vertueux de son siècle, et avec la plus grande réputation du plus savant homme dans l'art des sièges et de la fortification, le plus simple, le plus vrai et le plus modeste. C'étoit un homme de médiocre taille, assez trapu, qui avoit fort l'air de guerre, mais en même temps un extérieur rustre et grossier pour ne pas dire brutal et féroce. Il n'était rien moins. Jamais homme plus doux, plus compatissant, plus obligeant, mais respectueux, sans nulle politesse, et le plus avare ménager de la vie des hommes, avec une valeur qui prenoit tout sur soi et donnoit tout aux autres. Il est inconcevable qu'avec tant de droiture et de franchise, incapable de se prêter à rien de faux ni de mauvais, il ait pu gagner au point qu'il fit l'amitié et la confiance de Louvois et du roi. Ce prince s'étoit ouvert à lui un an auparavant de la volonté qu'il avoit de le faire maréchal de France. Vauban l'avoit supplié de faire réflexion que cette dignité n'étoit point faite pour un homme de son état, qui ne pouvoit jamais commander ses armées, et qui les jetteroit dans l'embarras si, faisant un siège, le général se trouvoit moins ancien maréchal de France que lui. Un refus si généreux, appuyé de raisons que la seule vertu fournissoit, augmenta encore le désir du roi de la couronner. Vauban avoit fait cinquante-trois sièges en chef, dont une vingtaine en présence du roi, qui crut se faire maréchal de France soi-même, et honorer ses propres lauriers en donnant le bâton à Vauban. Il le reçut avec la même modestie qu'il avoit marqué de désintéressement. Tout applaudit à ce comble d'honneur, où aucun autre de ce genre n'étoit parvenu avant lui et n'est arrivé depuis.

ÉLOGE DE VAUBAN PAR FONTENELLEQuoique son emploi ne l'engageât qu'à travailler à la sûreté des frontières, son amour pour le bien public lui faisait porter des vues sur les moyens d'augmenter le bonheur du dedans du royaume. Dans tous ses voyages, il avait une curiosité, dont ceux qui sont en place ne sont communément que trop exempts. Il s'informait avec soin de la valeur des terres, de ce qu'elles rapportaient, de leur nombre, de ce qui faisait leur nourriture ordinaire, de ce que leur pouvait valoir en un jour le travail de leurs mains, détails méprisables et abjects en apparence, et qui appartiennent cependant au grand Art de gouverner […]. Il n'épargnoit aucune dépense pour amasser la quantité infinie d'instructions et de mémoires dont il avoit besoin, et il occupoit sans cesse un grand nombre de secrétaires, de dessinateurs, de calculateurs et de copistes. […] Jamais les traits de la simple nature n'ont été mieux marqués qu'en lui, ni plus exempts de tout mélange étranger. Un sens droit et étendu, qui s'attachait au vrai par une espèce de sympathie et sentait le faux sans le discuter lui épargnait les longs circuits par où les autres marchent. Et d'ailleurs sa vertu était en quelque sorte un instinct heureux, si prompt qu'il prévenait sa raison. Il méprisait cette politesse superficielle dont le monde se contente et qui couvre souvent tant de barbarie. Mais sa bonté, son humanité, sa libéralité lui composaient une autre politesse plus rare, qui était toute dans son coeur. Il séyait bien à tant de vertu de négliger des dehors qui, à la vérité, lui appartiennent naturellement, mais que le vice emprunte avec trop de facilité. Souvent M. le maréchal de Vauban a secouru de sommes assez considérables des officiers qui n'étaient pas en état de soutenir le service; et quand on venait à le savoir, il disait qu'il prétendait leur restituer ce qu'il recevait de trop des bienfaits du roi. Il en a été comblé pendant tout le cours d'une longue vie et il a eu la gloire de ne laisser en mourant qu'une fortune médiocre. Il était passionnément attaché au roi, sujet plein d'une fidélité ardente et zélée, et nullement courtisan; il aurait infiniment mieux aimé servir que plaire. Personne n'a été si souvent que lui, ni avec tant de courage, l'introducteur de la vérité; il avait pour elle une passion presque imprudente, et incapable de ménagement. Ses moeurs ont tenu bon contre les dignités les plus brillantes, et n'ont pas même combattu. En un mot, c'était un Romain qu'il semblait que notre siècle eût dérobé aux plus heureux temps de la république.

 


D'azur, au chevron d'or, surmonté d'un croissant d'argent et accompagné de trois trèfles du second.


LE PÈLERINAGE "VAUBAN" EN MORVAN

 

 


SAINT-LÉGER-VAUBAN

Jusqu'au XIXe siècle, la commune s'appelait Saint-Léger-de-Foucheret. En hommage à Sébastien Le Prestre de Vauban, qui y est né, Napoléon III renomma la commune Saint-Léger-Vauban par un décret de 1867.

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Sébastien Le Prestre de Vauban, futur maréchal de France, a été baptisé dans cette église.

« Le quinzième may mil six cent trente-trois a esté baptisé Sébastien fils de Albin Prestre et Damoiselle Edmée Corminol. Son parrain M. Sébastien Clavin, prestre curé de Courdoie, sa marraine Judith d'Ohain, veuve de M. Georges Pierry Clavin Orillard. »

Une plaque près du baptistère rappelle : ICI FUT BAPTISÉ, LE 15 MAI 1633, SÉBASTIEN LE PRESTRE DE VAUBAN, MARÉCHAL DE FRANCE. PATRIAM DILEXIT, VERITATEM COLUIT.

Le tombeau de Vauban dans une chapelle de l'église :

 

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La statue de Vauban sur un piédestal de granit.
Il tient une canne dans la main droite, un plan dans la main gauche

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La "Maison Vauban" à Saint-Léger, petit musée sur le grand homme du pays.

 


STATUE DE VAUBAN À AVALLON

 

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Le projet d'une statue est lancé en 1864 et le conseil municipal choisit à l'unanimité Auguste Bartholdi pour réaliser ce monument. Bartholdi doit fournir quatre maquettes pour que son projet soit finalement accepté. La statue est livrée en 1872, mais par manque d'argent, elle n'est érigée que l'année suivante sur la place des Tréteaux. Le monument est inauguré le 26 octobre 1873 devant près de 10 000 personnes.


CHÂTEAU DE VÉSIGNEUX

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Urbain-Sébastien Le Prestre de Vauban y fut présenté, en 1650, au Grand Condé. Cette présentation décida de sa carrière. Il venait de compléter au collège des Carmes de Semur l'éducation que lui avait donnée le curé de Saint-Légerde-Fougeret. Agé de dix-sept ans, il avait une bonne teinture des choses que l'on enseignait alors, la géométrie et le dessin aussi bien que les humanités. Condé questionna le jeune homme et l'enrôla dans la compagnie du comte d'Arcenay. Pourquoi celle-là et non une autre ? Parce que le château du comte d'Arcenay, qui existe encore et qui appartient aux Mirault d'Ocy, se trouvait à 15 kilomètres de son village natal. A l'époque, c'était une afîaire que de se rendre à Paris, et l'on allait au plus près. D'ailleurs un oncle de Vauban, Paul, frère aîné de son père, était officier à l'armée du Roi, et officier de valeur . A lui probablement, autant qu'à son mérite personnel, il dut d'être présenté à Mazarin. Le château de Vésigneux est situé au confluent des eaux vives que recueillent deux étangs, dans un creux de vallon. Au-dessus de la porte d'entrée se voient encore les armoiries de France et les fleurs de lis.


BAZOCHES

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La cour inérieure

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La grande Galerie

Le lit de Vauban La chapelle Armure de siège de Vauban

 


VAUBAN

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EPIRY

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A quelques kilomètres de Marcilly s'élève la tour d'Epiry, où Vauban prit femme. Cela se passait après la paix des Pyrénées. Il était alors capitaine au régiment de La Ferté, il avait vingt-sept ans. Des actions d'éclat, des opérations bien conduites l'avaient mis en lumière. Le roi, le cardinal de Mazarin l'appréciaient. On parlait de lui dans les gazettes. Des parents qui l'avaient négligé quand il était obscur se prirent soudain d'un vif intérêt pour lui. Un de ses cousins, Paul Le Prestre, chef de la branche aînée, le maria à une demoiselle noble des environs, Jeanne d'Aunay. Le cérémonial eut lieu le 25 mars 1660, au château d'Epiry. Il n'en reste qu'une tour, avec du fruit à la base, pour confirmer la solidité de la construction. Quatre planchers le coupent dans le sens de la hauteur. Cela fait quatre pièces carrées qui occupent la surface de la tour, sous réserve de l'emplacement occupé par un escalier à balustrade de chêne. Quelques carreaux portent l'empreinte d'une fleur de lis. Au plafond, des poutres de chêne, équarries à la hache, dans le sens du fil. En l'épaisseur du mur, une fenêtre cintrée, avec un banc de pierre. Sur un côté, une cheminée si grande qu'on y brûlerait des troncs d'arbres. Le caractère rude de ce reste de gentilhommière s'accorde avec ce que l'on sait du moral et du physique de Vauban.


PIERRE-PERTHUIS

 

 

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Vers 1580, Charles-Emmanuel de Savoie, duc de Nemours et de Genève, ligueur, s'empare du château de Pierre-Perthuis qu'il fait réduire de peur de voir ses adversaires s'y installer. En 1590, Jean VI d'Aumont, maréchal de France et ennemi de la Ligue, attaque ce qu'il reste de la forteresse et la fait raser. En 1680, la seigneurie de Pierre-Perthuis est acquise par Vauban et intégrée au Comté de Vauban.


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