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DEUX ARTICLES LIÉS À L'OUVERTURE DE LA MAISON RESTAURÉE



LA MAISON DE COLETTE RESSUSCITÉE
article de Raphaël de Gubernatis, L'Obs, 24 mai 2016



Véritable personnage des romans de Colette (1873-1954), la demeure de son enfance à Saint-Sauveur-en-Puisaye ressurgit inchangée sous nos yeux émerveillés grâce à la foi militante d'une poignée de passionnés.

"La maison était grande, coiffée d’un haut grenier", écrit Colette en préambule à "La Maison de Claudine". "La pente raide de la rue obligeait les écuries et les remises, les poulaillers, la buanderie, la laiterie, à se blottir en contrebas tout autour d’une cour fermée." – "Accoudée au mur du jardin, je pouvais gratter du doigt le toit du poulailler. Le jardin-du-haut commandait un jardin-du-bas, potager resserré et chaud, consacré à l’aubergine et au piment, où l’odeur du feuillage de la tomate se mêlait, en juin, au parfum de l’abricot mûri sur espaliers. Dans le jardin-du-haut, deux sapins jumeaux, un noyer dont l’ombre intolérante tuait les fleurs, des roses, des gazons négligés, une tonnelle disloquée… Une forte grille de clôture, au fond, en bordures de la rue des Vignes, eut dû défendre les deux jardins ; mais je n’ai jamais connu cette grille que tordue, arrachée au ciment de son mur, emportée et brandie en l’air par les bras invincibles d’une glycine centenaire… "

La glycine est toujours là, invaincue, gigantesque, tordant la barrière de métal avec la même vaillance qu’autrefois, si grande, si envahissante qu’elle surmonte de ses bouquets mauves des ifs gigantesques qui aujourd’hui ont bien deux siècles d’âge.

126 ans après la vente de la demeure de la famille Colette, à Saint-Sauveur-en-Puisaye, 66 ans après que l’écrivain a renoncé à l’occuper, dans cette maison devenue un véritable personnage de roman et que les souvenirs de Colette ont rendue familière à des millions de lecteurs, tout semble être à nouveau là, à sa place, méticuleusement reconstitué. Et l’on peut y déambuler, un livre de Colette à la main, afin d’y retrouver désormais tout ce qu’elle évoque avec tant de finesse, de tendresse et d’humour dans ces multiples romans qui sont le roman de sa vie.

Dans le jardin-du-haut, l’allée au sable doré sinue entre les massifs de fleurs, les arbustes, les rosiers odorants, tous replantés à profusion selon les souvenirs de l’écrivain. Et dans le jardin-du-bas, les légumes alignés avec soin s’épanouissent déjà malgré la rareté du soleil en ce printemps de 2016. Ils serviront à la préparation de mets qu’on projette de concocter dans la cuisine de la maison.

On a dû cependant abattre les sapins jumeaux, devenus avec le temps immenses, disproportionnés dans ce jardin de village, et tuant toute végétation alentour, pour les remplacer par des exemplaires de dimensions plus modestes. On a redessiné les espaces gazonnés qui ne sont plus aujourd’hui négligés comme jadis. Et toute la poésie d’un vieux jardin est de retour, même si celui-ci, replanté il y a deux ou trois ans, aura besoin encore de quelques saisons pour retrouver pleinement son charme et sa nonchalance d’antan.

Un univers miraculeusement préservé

Au niveau inférieur de la maison de Colette, qui est plus encore la maison de Sido, sa mère, cuisine et cellier, salle à manger, salon, chambre de Sido (celle où naquit Colette), et chambre de Colette petite fille, séparée de celle de sa mère par quelques marches, toutes ces pièces ouvrent, soit sur le jardin-du-haut, soit sur le jardin d’en-face, jadis rue de l’Hospice, aujourd’hui… rue Colette.

A l’étage, cabinet de travail et de lecture du capitaine Colette, chambre de Juliette, la fille aînée de Sido, et qui deviendra celle de Colette adolescente, chambre des garçons encore : les trois pièces donnent sur un ensemble de jardins et de maisons de village qui n’a pas évolué depuis assurément deux siècles. On y redécouvre, miraculeusement inchangé, ce que découvraient les yeux de Colette à la fin du XIXe siècle. Et au cœur de cet univers préservé, d’une beauté de roman balzacien, on a su redonner la vie aux chambres, au salon, à la salle à manger, comme si les habitants de jadis y séjournaient encore.

Grâce aux innombrables écrits de Colette, aux inventaires, aux actes de vente, on a reconstitué à l’identique le mobilier de ces pièces, en dénichant parfois meubles et bibelots d’origine provenant de collections antérieurement constituées, comme celle de cette institutrice de Saint-Sauveur, Marguerite Boivin. Elle avait depuis longtemps recherché ce qui dans le pays avait trait à son enfant la plus illustre et à sa famille.

Au temps de Sido et de Bel-Gazou

Dans la salle à manger, le couvert est dressé pour les six personnes de la famille : Sido, son second époux et ses quatre enfants. Un simple et cependant délicat service de table en porcelaine de Paris, peint de guirlandes de fleurs, attend les hôtes de la maison, ou plutôt leurs fantômes. Les verres, l’argenterie, modeste, mais raffinée, luisent alentour. Une lampe à pétrole surmonte la table. Et sur la cheminée sont disposés les bibelots de l’époque, aujourd’hui désuets. Tout n’est pas d’origine de ce mobilier confortable de fabrication courante à l’époque, mais tout a été réuni en suivant au plus près les descriptions de Colette. Et la maison a l’air désormais vivante, comme si jamais elle n’avait été délaissée. Les papiers peints ont été recrées à l’identique à l’aide de fragments d’époque découverts sous les couches successives de peinture et de tapisserie. Les tentures aussi. Et les sols, en belle pierre de Bourgogne, ont été refaits tels qu’ils existaient du temps de Sido et de Bel-Gazou, à l’image des plinthes de faux-marbre.

Dès lors, l’on ne sait ce qu’il faut admirer le plus. Le charme renaissant de cette demeure de la moyenne bourgeoisie de la fin du XIXe siècle, ou la passion, la foi, la persévérance, le bon goût, la science et la délicatesse de ceux qui ont pris en main les destinées de la Maison de Colette et de ceux qui ont œuvré à sa restauration scrupuleuse en recomposant cet univers provincial si paisible, si frais, si modeste, mais aussi infiniment attachant ?

Une entreprise menée tambour battant

En 2006, on apprend que la maison de Colette est à vendre. Cette dernière en avait eu la jouissance jusqu’en 1950, grâce à un admirateur, le soyeux lyonnais Francis Ducharne qui l’avait rachetée pour elle en 1925 aux héritiers de son demi-frère, le fils aîné de Sido. En 1950 toutefois, réalisant qu’elle ne pourrait plus quitter son appartement du Palais-Royal, Colette restitue la maison de Saint-Sauveur à son propriétaire, lequel la revend aussitôt à un médecin local. Ce sont ses héritiers qui la mettent en vente 56 ans plus tard.

La Société des Amis de Colette se mobilise alors, alerte les pouvoirs publics et la presse. Dès lors, face à ce regain d’intérêt pour une maison bourgeoise, mais qui n’est toutefois qu’une maison de village, les vendeurs espèrent la vendre à un prix extravaguant… jusqu’à ce que le ministère de la Culture leur fasse vite et fermement comprendre qu’ils doivent raison garder.

En 2010, se crée l’association "La Maison de Colette", une association dont les membres sont en nombre réduit afin de mieux mener à bien les projets d’acquisition et de restauration, tout comme les innombrables étapes à franchir avant d’arriver au but. Un spectacle Colette se donne au Théâtre du Châtelet auquel chacun participe à titre gracieux. Il permet déjà d’amasser quelque 100.000 euros. En 2011, la participation du ministère de la Culture, de la région Bourgogne et du département de l’Yonne favorisent l’acquisition de la maison pour 300.000 euros.

L’acte d’achat est signé en septembre et dans la foulée la maison est classée "Monument historique", puis labellisée "Maison des Illustres". Les travaux débutent en 2014. Et comme une belle chose ne survient pas seule, pour parfaire cette merveilleuse entreprise, l’acquisition fortuite d’une maison mitoyenne en ruine permet d’y installer tout ce qui eut profané la maison de Colette : billetterie, boutique, ascenseur pour personnes à mobilité réduite, administration.

Une souscription nationale lancée en 2015 permet enfin de récolter 150.000 euros dont 100.000 donnés par la Fondation Total. Et en ce mois de mai 2016, la Maison de Colette est inaugurée. Il n’y manque plus que les senteurs de cire, d’encaustique et de cuisine d’une demeure bourgeoise, l’odeur fraîche du linge dans les armoires, celle des fleurs dans leurs vases et celle des fruits bien mûrs dans les compotiers. Et dans les anciens communs, le salon de thé et le petit auditorium qu’on projette d’y aménager. Mais déjà les fleurs et les fruits, dans les trois jardins, se sont épanouis. Et dans la bibliothèque, les livres que dévorait Colette au pied de son père attendent son fantôme, sagement rangés sur leurs rayonnages.

Raphaël de Gubernatis

Photos © de Nicolas Castets


COLETTE, LA MAISON DU BONHEUR PERDU

article de Florence Saugues

Paris-Match, 29 mai 2016

La romancière a passé une enfance de rêve dans ce lieu. Aujourd’hui, une association a voulu le faire revivre comme si elle y habitait encore.

Colette décrit sa maison comme Proust trempe sa madeleine dans du thé. Pour faire ressurgir du tréfonds de sa mémoire l’émotion de l’enfance. Cette bâtisse bourgeoise du XIXe siècle, située à Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans l’Yonne, est un personnage récurrent de son oeuvre. De « Claudine à l’école », son premier roman, jusqu’à « Ces dames anciennes », son dernier ouvrage, en passant par « La maison de Claudine » ou « Sido », l’écrivain n’a de cesse d’évoquer par touches ce lieu où sa mère lui a appris à être libre et insoumise.

Sido lui enseigne une façon de regarder le monde qui deviendra sa griffe, son style. Cet art qu’elle maîtrise de raconter sans laisser échapper aucun détail. Dans cette « grande maison grave et revêche », Colette passe les dix-huit premières années de sa vie. « Elle se visite comme on tourne les pages d’un livre, raconte Frédéric Maget, président de l’association qui en a fait l’acquisition. Et j’espère que, en sortant, les visiteurs auront envie de relire l’oeuvre. » Son toit en ardoise et non en tuile, son enduit blanc plutôt que jaune, ses dépendances et ses treize pièces rappellent que la demeure appartient à un foyer qui affiche sa singularité.

Gabrielle Colette naît le 28 janvier 1873, au 8 rue de l’Hospice. Elle est la dernière des quatre enfants d’Adèle Sidonie Landoy, surnommée Sido, qui a épousé en secondes noces le capitaine Colette. Après avoir vécu à Bruxelles dans un milieu d’artistes et de libres-penseurs, Sido s’est mariée une première fois à Jules Robineau-Duclos, riche propriétaire terrien de Saint-Sauveur, surnommé « la Bête » tellement il est laid. La fiancée n’a pas de dot. Le fiancé, qui s’adonne à la boisson, est à moitié dément. Il doit fonder une famille s’il veut éviter sa mise sous tutelle par ses parents. Cette union de raison offre à Sido le confort. La maison est décorée luxueusement : papiers peints, cheminées en marbre, argenterie et porcelaine à table… Quand Jules a la bonne idée de mourir, en 1865, il laisse une jolie trentenaire, très aisée, avec deux enfants, Juliette et Achille. Onze mois plus tard, la jeune veuve épouse le capitaine Jules Colette, qui habite la maison voisine. Il est galant, méditerranéen, cultivé, et il sort de Saint-Cyr. Ancien zouave, ses rêves de gloire ont été brisés pendant la campagne d’Italie, à la bataille de Melegnano, où il a perdu une jambe. En compensation, l’Empire lui a octroyé le poste de percepteur à Saint-Sauveur. Le bourg bruit de rumeurs. Sido n’aurait pas attendu la mort de Robineau pour succomber au beau capitaine. Achille serait même le fruit de leurs ébats. Quoi qu’il en soit, le couple s’aime.

Léo naît en 1866, et Gabrielle sept années plus tard. Elle est installée dans une petite pièce sombre « au froid carrelage rouge », située entre la chambre de sa mère et celle de la nounou, car la famille a six domestiques. La petite y restera jusqu’à ses 11 ans, quand sa soeur Juliette quitte le giron familial pour se marier. Elle prend alors sa chambre, une vaste pièce qu’elle convoite car elle jouxte la bibliothèque. Gabrielle Colette est la benjamine gâtée d’un foyer vivant bourgeoisement mais qui fait fi des convenances. La « Minet chéri » d’une maman gaie, amoureuse de la vie, qui garde de sa jeunesse bruxelloise des idées avant-gardistes et un sentiment de supériorité. Laïque convaincue, elle va à la messe en cachant le « Théâtre » de Corneille dans son missel. Son chien l’accompagne, elle s’amuse à le faire aboyer au moment de l’élévation… Sido est une femme moderne qui donne à ses enfants une éducation très libre et exige d’eux qu’ils cultivent leurs différences. Les gens du village n’aiment pas ces Colette qui ne sont pas comme les autres, et ceux-ci le leur rendent bien. Ils ne reçoivent pas et ne sont pas reçus. Même si « Gabri » va à l’école communale, elle grandit en vase clos derrière les murs de la vaste propriété. Une enfance idyllique grâce aux jardins, celui « d’en-Face », juste devant, acheté pour avoir le luxe d’éviter le vis-à-vis. Et celui de derrière, biscornu, qui s’étend sur deux niveaux : « Le Jardin-du-Haut commandait un Jardin- du-Bas, potager resserré, écrit Colette dans “La maison de Claudine”. […] Dans le Jardin-du-Haut, deux sapins jumeaux, un noyer dont l’ombre intolérante tuait les fleurs […]. Une forte grille de clôture […], mais je n’ai jamais connu cette grille que tordue, arrachée au ciment de son mur, emportée et brandie en l’air par les bras invincibles d’une glycine centenaire. »

C’est dans ce monde des cinq sens, passionnément entretenu par Sido, que Colette installe son tapis d’éveil. Sa mère l’initie à la nature et à la vie. « Regarde la première pousse de haricot, le cotylédon qui lève sur sa tête un petit chapeau de terre sèche… » Devenue écrivain, elle y puisera son inspiration pour associer les mots et les images, décrire les atmosphères, les textures. Quand elle n’est pas dans le jardin, Colette s’installe dans la bibliothèque. Une pièce d’érudits où trône la littérature française et étrangère. A part les contes de Perrault, on ne trouve pas de livres pour enfants. « Trop niais », selon Sido. Colette adore s’asseoir sur un repose-pied près du secrétaire, face à son père qu’elle aime regarder travailler, installé à son bureau, dos à la cheminée. Elle peut piocher à sa guise sur les étagères, à l’exception, peut-être, de Zola, qu’elle lira quand même en cachette. Elle découvre Voltaire, Hugo, Goethe, Shakespeare… et surtout son « cher Balzac ». « Toute sa vie, raconte Frédéric Maget, elle lira et relira la collection complète. Nous avons retrouvé celle qu’elle avait annotée de sa main. »

Seulement voilà, le capitaine Colette décide de renoncer à la perception et à ses revenus pour devenir député. Sa carrière politique sera marquée par de lamentables insuccès. Ce doux idéaliste, mauvais gestionnaire, va conduire la famille à la ruine. Les dettes s’accumulent et, quand Juliette demande la part d’héritage de son père, Sido et Jules doivent céder une partie des terres et vendre aux enchères meubles et livres pour payer la succession. Les habitants du village entrent avec délectation dans cette maison qui ne leur a jamais été ouverte, pour acheter à l’encan mobilier et objets. Dans le partage des biens, la propriété revient à Achille. Les Colette n’ont plus les moyens d’y vivre. En 1891, Achille met la maison en location. Il exerce comme médecin à 40 kilomètres de là, et prend chez lui son beau-père, sa mère et « Gabri ». « C’est un traumatisme, explique Frédéric Maget, un déchirement qu’elle n’évoquera jamais, mais elle n’aura de cesse de vouloir recréer cet éden perdu tout au long de son oeuvre. »

C’est aussi en 1891 que Colette se rapproche d’Henri Gauthier-Villars, 32 ans, le fils d’un camarade de promotion de son père. Dans le Paris de la Belle Epoque, Henri, qui a choisi Willy comme nom de plume, est une personnalité en vue. Il offre à la jeune provinciale de prendre sa liberté. Le 15 mai 1893, à 20 ans, Colette se marie et part à Paris. Un an plus tard, celle que sa mère surnomme encore « Minet chéri » et que son mari, Willy, appelle par son nom de famille, Colette, regrette déjà d’avoir quitté le cocon insouciant d’une famille originale. Des mains d’Achille, le logis passe à celles de François Ducharne, qui en devient propriétaire en 1925. Ce fervent admirateur de la romancière lui fait cadeau de son usufruit. Colette est déjà célèbre. Elle a notamment publié la série des « Claudine », qui retrace son enfance, et « Chéri », qui raconte l’amour d’une courtisane de 50 ans pour un jeune homme. « Quand Willy lui propose d’écrire ses souvenirs d’enfance, précise Frédéric Maget, Colette en profite pour régler ses comptes avec les habitants de Saint-Sauveur. Elle dépeint les vicieux, les avares, les pervers… Tout le monde peut s’identifier. Et, en plus, ce sera l’un des plus grands succès de la Belle Epoque. Ils ne lui pardonneront pas.

Lorsqu’elle vient à Saint-Sauveur pour la pose de la plaque « Ici Colette est née », les villageois l’attendent avec des pierres. Elle ne peut pas descendre de voiture. Certains sont blessés par les écrits dans lesquels ils se sont reconnus. D’autres, scandalisés par la vie qu’elle mène à Paris. A cause de l’animosité du village, Colette ne reviendra pas vivre dans sa maison. Elle y retournera, mais en toute discrétion, avec ses amis, ses amants ou ses maîtresses. En 1950, emprisonnée par l’arthrite dans son appartement du Palais-Royal, Colette accepte que Ducharne cède la maison au Dr Muesser, qu’elle a pris pour locataire afin que l’édifice ne se dégrade pas. Ce sont les héritiers Muesser qui, en 2006, mettront la propriété en vente. L’association La Maison de Colette l’achètera en 2011. Colette gardait toujours sur elle une photo de son paradis volé. Sur une carte postale intitulée « La maison natale de Colette », elle avait écrit à la plume : « J’aimerais bien aussi y mourir… » La romancière s’éteindra le 3 août 1954 à son domicile parisien.

Florence Saugues

Photos © de Philippe Petit


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