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VÉNUS

 

1-VÉNUS, SON ÉPOUX, SES AMANTS, SES ENFANTS

Vénus [Aphrodite pour les Grecs] a été mariée à VULCAIN [Héphaistos], le dieu forgeron et boiteux. Elle s'accoupla aussi à ANCHISE, sur l'Ida près de Troie, mettant ainsi au monde ÉNÉE (qu'elle protégea tant en Troade qu'en Italie). Elle eut pour amant le dieu MARS, qui lui fit quatre enfants, dont le petit AMOUR (Éros).

Copie par Alexandre-Marie COLIN d'un tableau de
Lambert SUSTRIS (vers 1520-ap. 1568), Vénus et l'Amour (au Louvre)

Pompeo BATONI (1708-1787),
Vulcain dans sa forge

2-VÉNUS, AFIN D'OBTENIR DES ARMES POUR SON FILS ÉNÉE, CAJOLE SON MARI

Vénus est inquiète pour son fils Énée, qui parti de Troie, est arrivé en Italie où il est entré en conflit avec les peuplades locales. Vénus va donc demander à son mari Vulcain de fabriquer des armes pour lui. Pour le convaincre, elle le câline et Vulcain ne résiste pas à de telles caresses.

Auger Lucas, Vénus demandant à Vulcain des armes pour Énée

VIRGILE, Énéide, VIII, 387-402
[…] Niveis hinc atque hinc diva lacertis
cunctantem amplexu molli fovet. Ille repente
accepit solitam flammam notusque medullas
intravit calor et labefacta per ossa cucurrit,
non secus atque olim tonitru cum rupta corusco
ignea rima micans percurrit lumine nimbos ;
sensit laeta dolis et formae conscia conjux
Comme il hésitait, la divine, le prenant dans ses bras blancs comme la neige, l'échauffe d'un doux embrassement. Lui ressentit la brûlure familière et une chaleur bien connue pénétra ses moelles et parcourut ses os ébranlés, comme parfois, dans un roulement de tonnerre, on voit briller la ligne brisée d'un éclair traversant les nuages de sa lumière. Toute heureuse de sa ruse et sûre de sa beauté, l'épouse s'en aperçut.

Vulcain, enchaîné par l'amour ("devinctus amore"), donna à Vénus les entreintes qu'elle désirait, puis, reposant sur le sein de son épouse, il se laissa gagner d'un sommeil apaisé ("optatos dedit amplexus placidumque petivit / conjugis infusus gremio per membra soporem"). A minuit, il se réveilla, descendit vers les îles Éoliennes et pénétra dans sa forge, dans l'île de Vulcano. Là il demanda aux Cyclopes de laisser tous les travaux en cours. Les Cyclopes vont alors couler le bronze nécessaire à la fabrication d'armes, casque, épée, cuirasse, cnémides. Est aussi fabriqué un immense bouclier sur lequel Vulcain, qui connaît l'avenir, va faire figurer des épisodes de l'histoire future de l'Italie.


2-MAIS VÉNUS N'EST PAS UNE ÉPOUSE FIDÈLE ET UNE AVENTURE LUI ARRIVA AVEC ARÈS, SON AMANT

C'est au début du chant VIII de l'Odyssée que sont racontées par l'aède Démodocos les amours d'Arès et d'Aphrodite. Un jour, le Soleil (qui voit tout) révéla à Héphaistos que son épouse Aphrodite, profitant de ses absences, recevait dans le lit conjugal son amant Arès pour y faire l'amour. Héphaistos, pour surprendre les coupables, installa tout un réseau de chaînes invisibles autour de son lit. Puis il fit semblant de partir dans l'île de Lemnos, où il avait été élevé. Arès, qui guettait son départ, ne tarda pas à arriver: « Vite au lit, ma chérie » ("Δεῦρο, φίλη, λέκτρονδε"), dit-il à la belle. Mais à peine furent-ils couchés qu'ils se trouvèrent emprisonnés par le réseau installé par le mari, lequel, averti par le Soleil, revint en toute hâte, surprenant les deux amants incapables de sortir du lit. Alors il appela tous les dieux et l'on vit arriver Poseidon, Hermès, Apollon et quelques autres qui ne moquèrent bruyamment des deux amants (les déesses, elles, se tinrent à l'écart, par une pudeur bien féminine). Et Apollon fit avouer à Hermès qu'il aurait bien voulu être à la place d'Héphaistos, dans les bras de la belle Aphrodite.
Finalement Poséidon demanda à Héphaistos de libérer le couple : Arès partit vers la Thrace et Aphrodite alla prendre un bain avec ses Grâces dans l'île de Chypre, à Paphos.

Anonyme, La forge de Vulcain, peinture sur bois d'après Maarten van Heemskerck

L'artiste, partant de la gravure de Cornelis Bos (1546), a supprimé Vénus pour ajouter la scène en haut à droite

Le tableau de Maarten van Heemskerck (1478-1574), 1536, à la Galerie Nationale de Prague La gravure de Cornelis Bos, inversée

La scène ajoutée en haut à droite montre les dieux de l'Olympe assistant aux ébats amoureux d'Aphrodite et Arès.

Les deux amants, Mars (qui a gardé son casque !) et Vénus, tous deux nus dans un lit, viennent d'être surpris par le mari (Vulcain), lui aussi casqué. Le piège qui les a empêchés de fuir est une sorte de filet accroché à un arbre. Parmi les dieux, Poseidon est au chevet du lit, Hermès (Mercure) tenant son caducée est en train d'avouer à Apollon (en rouge) qu'il aurait bien aimé être à la place de Mars dans les bras de la belle Aphrodite.

HOMERE, Odyssée, VIII, 266-366 [Récit détaillée de la scène]
Αὐτὰρ ὁ φορμίζων ἀνεβάλλετο καλὸν ἀείδειν
ἀμφ᾽ Ἄρεος φιλότητος εὐστεφάνου τ᾽ Ἀφροδίτης,
ὡς τὰ πρῶτα μίγησαν ἐν Ἡφαίστοιο δόμοισι
λάθρῃ, πολλὰ δ᾽ ἔδωκε, λέχος δ᾽ ᾔσχυνε καὶ εὐνὴν
Ἡφαίστοιο ἄνακτος. Ἄφαρ δέ οἱ ἄγγελος ἦλθεν
Ἥλιος, ὅ σφ᾽ ἐνόησε μιγαζομένους φιλότητι.
Démodocos disait les amours d'Arès et de son Aphrodite au diadème, leur premier rendez-vous secret chez Héphaistos, et tous les dons d'Arès, et la couche souillée du seigneur Héphaistos, et le Soleil allant raconter au mari qu'ils les avait trouvés en pleine oeuvre d'amour.
Ἥφαιστος δ᾽ ὡς οὖν θυμαλγέα μῦθον ἄκουσε,
βῆ ῥ᾽ ἴμεν ἐς χαλκεῶνα κακὰ φρεσὶ βυσσοδομεύων,
ἐν δ᾽ ἔθετ᾽ ἀκμοθέτῳ μέγαν ἄκμονα, κόπτε δὲ δεσμοὺς
ἀρρήκτους ἀλύτους, ὄφρ᾽ ἔμπεδον αὖθι μένοιεν.
Αὐτὰρ ἐπεὶ δὴ τεῦξε δόλον κεχολωμένος Ἄρει,
βῆ ῥ᾽ ἴμεν ἐς θάλαμον, ὅθι οἱ φίλα δέμνι᾽ ἔκειτο,
ἀμφὶ δ᾽ ἄρ᾽ ἑρμῖσιν χέε δέσματα κύκλῳ ἁπάντῃ·
πολλὰ δὲ καὶ καθύπερθε μελαθρόφιν ἐξεκέχυντο,
ἠύτ᾽ ἀράχνια λεπτά, τά γ᾽ οὔ κέ τις οὐδὲ ἴδοιτο,
οὐδὲ θεῶν μακάρων· πέρι γὰρ δολόεντα τέτυκτο.
Αὐτὰρ ἐπεὶ δὴ πάντα δόλον περὶ δέμνια χεῦεν,
εἴσατ᾽ ἴμεν ἐς Λῆμνον, ἐυκτίμενον πτολίεθρον,
ἥ οἱ γαιάων πολὺ φιλτάτη ἐστὶν ἁπασέων.
Héphaistos accueillit sans plaisir la nouvelle; mais, courant à sa forge, il roulait la vengeance au gouffre de son coeur. Quand il eut au billot dressé sa grande enclume, il forgea des réseaux de chaînes infrangibles pour prendre nos amants. Puis, le piège achevé, furieux contre Arès, il revint à la chambre où se trouvait son lit: aux pieds il attacha des chaînes en réseau, au plafond il pendit tout un autre réseau, vraie toile d'araigée, un piège sans pareil, imperceptible à tous, même aux dieux bienheureux. Et quand, autour du lit, il eut tendu la trappe, il feignit un départ vers les murs de Lemnos, la ville de son coeur entre toutes les terres.
Οὐδ᾽ ἀλαοσκοπιὴν εἶχε χρυσήνιος Ἄρης,
ὡς ἴδεν Ἥφαιστον κλυτοτέχνην νόσφι κιόντα·
βῆ δ᾽ ἰέναι πρὸς δῶμα περικλυτοῦ Ἡφαίστοιο
ἰσχανόων φιλότητος ἐυστεφάνου Κυθερείης.
Arès, qui le guettait, n'avait pas l'oeil fermé: dès qu'il vit en chemin le glorieux artiste, il prit ses rênes d'or et le voilà courant chez le noble Héphaistos, tout de feu pour sa Cythérée au diadème!
Ἡ δὲ νέον παρὰ πατρὸς ἐρισθενέος Κρονίωνος
ἐρχομένη κατ᾽ ἄρ᾽ ἕζεθ᾽· ὁ δ᾽ εἴσω δώματος ᾔει,
ἔν τ᾽ ἄρα οἱ φῦ χειρί, ἔπος τ᾽ ἔφατ᾽ ἔκ τ᾽ ὀνόμαζε·
"Δεῦρο, φίλη, λέκτρονδε τραπείομεν εὐνηθέντες·
οὐ γὰρ ἔθ᾽ Ἥφαιστος μεταδήμιος, ἀλλά που ἤδη
οἴχεται ἐς Λῆμνον μετὰ Σίντιας ἀγριοφώνους."
Ὣς φάτο, τῇ δ᾽ ἀσπαστὸν ἐείσατο κοιμηθῆναι.
La fille du Cronide à la force invincible rentrait tout justement du manoir de son père et venait de s'asseoir. Arès entra chez elle et, lui prenant la main, lui dit et déclara: "Vite au lit, ma chérie! quel plaisir de s'aimer  !… Héphœstos est en route; il doit être à Lemnos, parmi ses Sintiens au parler de sauvages." Il dit, et le désir du lit prit la déesse.
Τὼ δ᾽ ἐς δέμνια βάντε κατέδραθον· ἀμφὶ δὲ δεσμοὶ
τεχνήεντες ἔχυντο πολύφρονος Ἡφαίστοιο,
οὐδέ τι κινῆσαι μελέων ἦν οὐδ᾽ ἀναεῖραι.
Καὶ τότε δὴ γίγνωσκον, ὅ τ᾽ οὐκέτι φυκτὰ πέλοντο.
Ἀγχίμολον δέ σφ᾽ ἦλθε περικλυτὸς ἀμφιγυήεις,
αὖτις ὑποστρέψας πρὶν Λήμνου γαῖαν ἱκέσθαι·
Ἠέλιος γάρ οἱ σκοπιὴν ἔχεν εἶπέ τε μῦθον.
Βῆ δ᾽ ἴμεναι πρὸς δῶμα φίλον τετιημένος ἦτορ·
ἔστη δ᾽ ἐν προθύροισι, χόλος δέ μιν ἄγριος ᾕρει·
σμερδαλέον δ᾽ ἐβόησε, γέγωνέ τε πᾶσι θεοῖσιν·
Mais, à peine montés sur le cadre et couchés, l'ingénieux réseau de l'habile Héphœstos leur retombait dessus : plus moyen de bouger, de lever bras ni jambe; ils voyaient maintenant qu'on ne pouvait plus fuir. Et voici que rentrait la gloire des boiteux! Avant d'être à Lemnos, il avait tourné bride, sur un mot du Soleil qui lui faisait la guette. Debout au premier seuil, affolé de colère, avec des cris de fauve, il appelait les dieux :
"Ζεῦ πάτερ ἠδ᾽ ἄλλοι μάκαρες θεοὶ αἰὲν ἐόντες,
δεῦθ᾽, ἵνα ἔργα γελαστὰ καὶ οὐκ ἐπιεικτὰ ἴδησθε,
ὡς ἐμὲ χωλὸν ἐόντα Διὸς θυγάτηρ Ἀφροδίτη
αἰὲν ἀτιμάζει, φιλέει δ᾽ ἀίδηλον Ἄρηα,
οὕνεχ᾽ ὁ μὲν καλός τε καὶ ἀρτίπος, αὐτὰρ ἐγώ γε
ἠπεδανὸς γενόμην. ἀτὰρ οὔ τί μοι αἴτιος ἄλλος,
Ἀλλὰ τοκῆε δύω, τὼ μὴ γείνασθαι ὄφελλον.
Ἀλλ᾽ ὄψεσθ᾽, ἵνα τώ γε καθεύδετον ἐν φιλότητι
εἰς ἐμὰ δέμνια βάντες, ἐγὼ δ᾽ ὁρόων ἀκάχημαι.
Οὐ μέν σφεας ἔτ᾽ ἔολπα μίνυνθά γε κειέμεν οὕτως
καὶ μάλα περ φιλέοντε· τάχ᾽ οὐκ ἐθελήσετον ἄμφω
εὕδειν· ἀλλά σφωε δόλος καὶ δεσμὸς ἐρύξει,
εἰς ὅ κέ μοι μάλα πάντα πατὴρ ἀποδῷσιν ἔεδνα,
ὅσσα οἱ ἐγγυάλιξα κυνώπιδος εἵνεκα κούρης,
οὕνεκά οἱ καλὴ θυγάτηρ, ἀτὰρ οὐκ ἐχέθυμος."
"Zeus le père et vous tous, éternels Bienheureux! arrivez! vous verrez de quoi rire! un scandale! C'est vrai: je suis boiteux; mais la fille de Zeus, Aphrodite, ne vit que pour mon déshonneur; elle aime cet Arès, pour la seule raison qu'il est beau, l'insolent! qu'il a les jambes droites! Si je naquis infirme, à qui la faute? à moi?... ou à mes père et mère?... Ah! comme ils auraient dû ne pas me mettre au monde! Mais venez! vous verrez où nos gens font l'amour : c'est dans mon propre lit! J'enrage de les voir. Oh! je crois qu'ils n'ont plus grande envie d'y rester : quelqu'amour qui les tienne, ils vont bientôt ne plus vouloir dormir à deux. Mais la trappe tiendra le couple sous les chaînes, tant que notre beau-père ne m'aura pas rendu jusqu'au moindre cadeau que je lui consignai pour sa chienne de fille!… La fille était jolie, mais trop dévergondée!"

Ὣς ἔφαθ᾽, οἱ δ᾽ ἀγέροντο θεοὶ ποτὶ χαλκοβατὲς δῶ·
ἦλθε Ποσειδάων γαιήοχος, ἦλθ᾽ ἐριούνης
Ἑρμείας, ἦλθεν δὲ ἄναξ ἑκάεργος Ἀπόλλων.
Θηλύτεραι δὲ θεαὶ μένον αἰδοῖ οἴκοι ἑκάστη.
Ἔσταν δ᾽ ἐν προθύροισι θεοί, δωτῆρες ἑάων·
ἄσβεστος δ᾽ ἄρ᾽ ἐνῶρτο γέλως μακάρεσσι θεοῖσι
τέχνας εἰσορόωσι πολύφρονος Ἡφαίστοιο. […]

Ainsi parlait l'époux et, vers le seuil de bronze, accouraient tous les dieux, et d'abord Posidon, le maître de la terre, puis l'obligeant Hermès, puis Apollon, le roi à la longue portée; les déesses, avec la pudeur de leur sexe, demeuraient au logis. Sur le seuil, ils étaient debout, ces Immortels qui nous donnent les biens, et, du groupe de ces Bienheureux, il montait un rire inextinguible: ah! la belle oeuvre d'art de l'habile Héphaistos! […]

Ἑρμῆν δὲ προσέειπεν ἄναξ Διὸς υἱὸς Ἀπόλλων·
"Ἑρμεία, Διὸς υἱέ, διάκτορε, δῶτορ ἑάων,
ἦ ῥά κεν ἐν δεσμοῖς ἐθέλοις κρατεροῖσι πιεσθεὶς
εὕδειν ἐν λέκτροισι παρὰ χρυσέῃ Ἀφροδίτῃ;"
Τὸν δ᾽ ἠμείβετ᾽ ἔπειτα διάκτορος ἀργεϊφόντης·
Αἲ γὰρ τοῦτο γένοιτο, ἄναξ ἑκατηβόλ᾽ Ἄπολλον·
δεσμοὶ μὲν τρὶς τόσσοι ἀπείρονες ἀμφὶς ἔχοιεν,
ὑμεῖς δ᾽ εἰσορόῳτε θεοὶ πᾶσαί τε θέαιναι,
αὐτὰρ ἐγὼν εὕδοιμι παρὰ χρυσέῃ Ἀφροδίτῃ.
Ὣς ἔφατ᾽, ἐν δὲ γέλως ὦρτ᾽ ἀθανάτοισι θεοῖσιν.

Alors le fils de Zeus, le seigneur Apollon, prit Hermès à partie: "Hermès, le fils de Zeus, le porteur de messages, le semeur de richesses, je crois que, volontiers, tu te laisserais prendre sous de pesants réseaux, pour dormir en ce lit de l'Aphrodite d'or!" Hermès, le messager rayonnant, de répondre : "Ah! plût au ciel, seigneur à la longue portée! Qu'on me charge, Apollon! et trois fois plus encore, de chaînes infinies et venez tous me voir, vous tous, dieux et déesses; mais que je dorme aux bras de l'Aphrodite d'or!" Il disait et le rire éclata chez les dieux.

 

OVIDE, Métamorphoses, IV, 171-189 [Il résume le texte de l'Odyssée]

Primus adulterium Veneris cum Marte putatur
hic vidisse deus : videt hic deus omnia primus.
Indoluit facto Iunonigenaeque marito
furta tori furtique locum monstravit. At illi
Et mens et quod opus fabrilis dextra tenebat
Excidit. Extemplo graciles ex aere catenas
Retiaque et laqueos, quae lumina fallere possent,
Elimat ; non illud opus tenuissima vincant
Stamina, non summo quae pendet aranea tigno ;
Vtque leuis tactus momentaque parua sequantur
Efficit et lecto circumdata collocat apte.
Vt venere torum conjunx et adulter in unum,
arte viri vinclisque noua ratione paratis
in mediis ambo deprensi amplexibus haerent.
Lemnius extemplo valvas patefecit eburnas
immisitque deos. Illi jacuere ligati
turpiter. Atque aliquis de dis non tristibus optat
sic fieri turpis. Superi risere diuque
haec fuit in toto notissima fabula caelo.

Le premier, dit-on, ce dieu [le Soleil] vit l'adultère de Vénus avec Mars: il est entre les dieux le premier à tout voir. Indigné du méfait, il révéla au fils de Junon, mari de Vénus, le furtif outrage fait à sa couche et l'asile des coupables. La raison du mari et l'ouvrage que sa main façonnait lui échappèrent en même temps. Aussitôt il prépare avec sa lime de minces chaînes de bronze, des filets et des lacets imperceptibles à l'oeil, qui ne le cèdent ni aux fils les plus fins, ni aux toiles que l'araignée suspend aux poutres dans les hauteurs ; il fait en sorte qu'ils obéissent au plus léger contact, au moindre mouvement ; il en entoure le lit et les dispose adroitement. A peine l'épouse et le dieu adultère se sont-ils réunis dans la même couche que, grâce à l'habileté de l'époux, pris tous les deux dans les liens de cette invention nouvelle, ils sont immobilisés au milieu de leurs embrassements. Aussitôt l'artisan de Lemnos ouvre les portes d'ivoire et fait entrer les dieux ; les amants sont restés étendus, enchaînés, tout honteux; parmi les dieux, qui n'étaient point tristes, il y en eut un qui souhaita la même honte au même prix ; les immortels se mirent à rire et pendant longtemps ce fut un sujet d'entretien favori dans tous les espaces célestes.

Pour comparer :

Il Padovanino (1588-1649) Hendrik de Clercq (1570-1630)

Le Tintoret (1518-1594), dans un tableau (Mars et Vénus surpris par Vulcain) qui se trouve à l'Alte Pinakothek de Munich, a imaginé la même scène en insistant sur son aspect vaudevillesque.

Vulcain est entré à l'improviste dans la chambre où sa femme Vénus vient de faire l'amour avec son amant, près du berceau où est un des nombreux enfants qu'ils ont eus ensemble. Mars, lui, a eu le temps de se cacher sous une table, essayant de faire taire un petit chien qui aboie dans sa direction. Vulcain, le mari trompé, qui soupçonne ce qui vient de se passer, tient à examiner le sexe de sa femme, qu'il a trouvée nue sur son lit.


3- VÉNUS ET UN AUTRE DE SES AMANTS, ADONIS

Qui était donc cet Adonis ?

Cela est dit dans le livre X des Métamorphoses d'Ovide. Cenchréis, l'épouse du roi de Paphos Cinyras avait prétendu que sa fille Myrrha était plus belle que Vénus. Celle-ci, furieuse, décida de se venger. Pour cela elle inspira à Myrrha le désir incestueux de s'unir avec son père. La jeune fille réagit d'abord en tentant de mettre fin à ses jours. Pour éviter ce malheur, sa nourrice décida de l'aider à obtenir ce qu'elle désirait. Profitant du fait que Cenchréis, rendant un culte à la déesse Cérès, devait s'abstenir de tout rapport avec son mari pendant neuf nuits, elle proposa à Cinyras de mettre dans son lit, pendant ces nuits, une jeune fille "de l'âge de Myrrha". Ils firent l'amour pendant huit nuits. Mais, la dernière nuit, Cinyras reconnut sa fille et voulut la tuer avec son épée. Enceinte de son père, Myrrha erra pendant neuf mois jusqu'au pays de Saba. Alors les dieux, compatissants, décidèrent de la transformer en arbre, l'arbre à myrrhe. C'est du tronc de cet arbre que sortit un enfant, qui fut recueilli par les Naïades et qui reçut le nom d'Adonis.

Quand Adonis fut devenu un beau jeune homme, Vénus s'éprit de lui, jusqu'à oublier tout le reste. Comme il passait son temps à chasser dans les forêts, elle voulut le mettre en garde contre les animaux trop dangereux, comme les lions et les sangliers. Pour lui faire la leçon, elle lui raconta l'histoire d'Atalante qui fut métamorphosée en lionne. Pour cela, elle s'installa avec son amant sous un arbre.

Ferdinand BOL (1616-1680), Vénus et Adonis (vers 1658)

OVIDE, Métamorphoses, X, 554-559
Sed labor insolitus jam me lassavit et ecce
opportuna sua blanditur populus umbra
datque torum caespes ; libet hac requiescere tecum
(et requievit) humo " pressitque et gramen et ipsum
inque sinu iuvenis posita cervice reclinis
sic ait ac mediis interserit oscula verbis.
"Cette occupation dont je n'ai pas l'habitude m'a fatiguée. Voici fort à propos un peuplier dont l'ombre nous invite; et l'herbe nous offre comme un lit. Je veux m'allonger sur le sol avec toi." Ce qu'elle fit, pressant de son corps et l'herbe et son amant. Et, se renversant en arrière, la tête posée sur la poitrine du jeune homme, elle lui parle, entrecoupant ses paroles par des baisers.

Ayant mis Adonis en garde contre toutes les espèces de bêtes sauvages, Vénus s'envole vers Chypre. Mais, sans tenir compte des conseils, Adonis attaque un sanglier, qui le blesse mortellement. Alertée, Vénus revient vers son amant, qu'elle trouve couvert de sang. Alors, à l'aide d'un baume magique, elle transforme les gouttes de ce sang en fleurs, les anémones.

Antoine Coypel (1661-1722), La mort d'Adonis

OVIDE, Métamorphoses, X, 708-789

"Hos tu, care mihi, cumque his genus omne ferarum
quod non terga fugae sed pugnae pectora praebet
effuge, ne virtus tua sit damnosa duobus."
Illa quidem monuit iunctisque per aera cycnis
carpit iter. Sed stat monitis contraria uirtus.
Forte suem latebris uestigia certa secuti
exciuere canes siluisque exire parantem
fixerat obliquo iuuenis Cinyreius ictu.
Protinus excussit pando uenabula rostro
sanguine tincta suo trepidumque et tuta petentem
trux aper insequitur totosque sub inguine dentes
abdidit et fulua moribundum strauit harena.

Vecta leui curru medias Cytherea per auras
Cypron olorinis nondum peruenerat alis ;
agnouit longe gemitum morientis et albas
flexit aues illuc ; utque aethere uidit ab alto
exanimem inque suo iactantem sanguine corpus,
desiluit pariterque sinum pariterque capillos
rupit et indignis percussit pectora palmis
questaque cum fatis : « Et non tamen omnia uestri
iuris erunt » dixit ; « luctus monimenta manebunt
semper, Adoni, mei ; repetitaque mortis imago
annua plangoris peraget simulamina nostri.
At cruor in florem mutabitur. An tibi quondam
femineos artus in olentes uertere mentas,
Persephone, licuit, nobis Cinyreius heros
inuidiae mutatus erit ? » Sic fata cruorem
nectare odorato sparsit ; qui tactus ab illo
intumuit sic ut fuluo perlucida caeno
surgere bulla solet ; nec plena longior hora
facta mora est, cum flos de sanguine concolor ortus,
qualem, quae lento celant sub cortice granum,
punica ferre solent ; breuis est tamen usus in illo ;
namque male haerentem et nimia leuitate caducum
excutiunt idem, qui praestant nomina, uenti. »

"Evite, mon bien aimé, toutes les espèces de bêtes sauvages qui, au lieu de tourner le dos pour s'enfuir, présentent leur poitrine pour combattre; crains que ton courage ne nous soit fatal à tous deux." Tels furent les avis de Vénus. Avec son attelage de cygnes, Vénus prend la voie des airs. Mais le courage résiste à tous les avis. Il arriva que les chiens, ayant suivi exactement la trace d'un sanglier, le firent lever de sa bauge; et il allait sortir de la forêt lorsque le jeune héros, fils de Cinyras, le perça d'un coup oblique. Aussitôt l'animal, avec son boutoir recourbé, fait tomber l'épieu teint de son sang. Adonis tremble et cherche un abri. Mais le sanglier farouche le poursuit, lui plonge dans l'aine ses défences tout entières et l'étend moribond sur le sable fauve.

Portée à travers les airs sur son char léger, la déesse de Cythère n'était pas encore parvenue à Chypre, où la conduisaient les ailes de ses cygnes, lorsqu'elle reconnut de loin les pliantes du mourant et ramena vers lui les blancs oiseaux. De haut des airs elle l'aperçoit, privé de connaissance, se roulant dans son propre sang. Aussitôt elle saute à terre, elle arrache les voiles de son sein, elle arrache ses cheveux et se meurtrit lapoitrine de ses mains, si peu faites pour ce rôle, accusant les destins:"Non, dit-elle, tout ne sera pourtant pas soumis à votre loi; il subsistera à jamais un souvenir de ma douleur, ô mon Adonis; la scène de ta mort, périodiquement représentée, rappellera chaque année mes lamentations; et puis ton sang sera changé en une fleur. Quoi! Perséphone, tu as pu jadis faire d'un corps de femme la menthe odorante et moi je serais blâmée si je donne à ce héros, au fils de Cinyras, une forme nouvelle?" À ces mots, elle répand sur le sang du jeune homme un nectar embaumé. À ce contact, il bouillonne comme les bulles transparentes qui, au fond d'un bourbier, montent à la surface de ses eaux jaunâtres. Il ne s'est pas écoulé plus d'une heure que de ce sang naît une fleur de même couleur, semblable à celle du grenadier, qui cache ses graines sous une souple écorce. Mais on ne peut en jouir longtemps, car, mal fixée et trop légère, elle tombe, détachée par celui qui lui donne son nom, le vent.

Vénus demanda ensuite aux dieux infernaux de permettre qu'Adonis vive la moitié de l'année sur Terre, à ses côtés, et l'autre moitié dans les Enfers.


4- VÉNUS ET MERCURE

AU BORD DE L'ACHELOOS, VÉNUS RÉVEILLE MERCURE POUR LUI RÉCLAMER SA SANDALE

MBAO- 2008.0.147

Eau-forte de Hans Burgkmair (1473-1531), Vénus et Mercure, c. 1520

Mercure était amoureux de Vénus, mais la déesse refusait ses avances. Mercure demanda l'aide de Jupiter, son père. Un jour que Vénus se baignait dans le fleuve Acheloos, Jupiter envoya son aigle dérober une de ses sandales et la porter à son fils. Vénus vint alors trouver Mercure pour lui réclamer cette sandale. Elle le trouva endormi. Alors, empruntant une flèche à Cupidon, qui, les yeux bandés, voletait au-dessus d'elle, elle réveilla Mercure.

Celui-ci acceptera de lui rendre cette sandale à la condition qu'elle lui accorde ses faveurs. De leur union naîtra Hermaphrodite, qui sera élevé par les Nymphes du mont Ida, en Phrygie.

Daniel Heinlich (1740-1796), Cupidon remettant à Vénus la sandale qui lui a rendue Mercure


5- VÉNUS ET SON FILS ÉNÉE

VÉNUS AIDE SON FILS ÉNÉE À DÉCOUVRIR LES SCÈNES DE L'HISTOIRE FUTURE DE ROME
QUE VULCAIN A REPRÉSENTÉES SUR UN BOUCLIER

Eau-forte d'après Charles-Joseph Natoire (1700-1777),
gravée par Jean-Jacques Flipart (1719-1782)

C'est une illustration du chant VIII de l'Énéide. Vénus aide son fils Énée à découvrir les scènes de l'histoire future de Rome que Vulcain a représentées sur un bouclier.

Au chant I, Énée avait déjà rencontré sa mère, la déesse Vénus, alors qu'avec ses Troyens il était arrivé en vue de Carthage. Accompagné du seul Achate, "tenant en main deux lances de fer", il traversait une forêt, lorsque vint à sa rencontre une jeune femme aux longs cheveux, les genoux nus, portant un arc léger à la manière d'une chasseresse. Enée lui ayant dit qui il était, la jeune femme lui avait explique ce qu'il allait trouver à Carthage. Alors, "comme elle se détournait, sa nuque de rose resplendit, sa chevelure d'ambroisie exhala un parfum divin; son vêtement retomba jusqu'à ses pieds, sa démarche révéla la déesse". [I,402-405]

Au chant VIII, Énée et ses Troyens sont arrivés dans le Latium. Là ils se heurtent à Turnus, roi des Rutules et la guerre est inévitable. Alors Vénus apporte à son fils des armes fabriquées par son époux Vulcain, dont un grand bouclier sur lequel ont été représentés les principaux épisodes de l'histoire future de Rome.

Huc pater Aeneas et bello lecta iuuentus
succedunt fessique et equos et corpora curant.
At Venus aetherios inter dea candida nimbos
dona ferens aderat ; natumque in ualle reducta
ut procul egelido secretum flumine uidit,
talibus adfata est dictis seque obtulit ultro :
« En perfecta mei promissa coniugis arte
munera, ne mox aut Laurentis, nate, superbos
aut acrem dubites in proelia poscere Turnum ».
Dixit et amplexus nati Cytherea petiuit,
arma sub aduersa posuit radiantia quercu.
Ille, deae donis et tanto laetus honore,
expleri nequit atque oculos per singula uoluit
miraturque interque manus et bracchia uersat
terribilem cristis galeam flammasque uomentem
fatiferumque ensem, loricam ex aere rigentem
sanguineam ingentem, qualis cum caerula nubes
solis inardescit radiis longeque refulget ;
tum leuis ocreas electro auroque recocto
 hastamque et clipei non enarrabile textum.
Illic res Italas Romanorumque triumphos
haud uatum ignarus uenturique inscius aeui
fecerat ignipotens, illic genus omne futurae
stirpis ab Ascanio. pugnataque in ordine bella.

C'est dans ce bois que le vénérable Énée et l'élite de ses jeunes guerriers pénètrent et reposent leurs chevaux et leurs corps fatigués. Mais voici que se trouvait là l'éclatante déesse au milieu de nuages éthérés, Vénus, apportant ses dons. Quand elle vit son enfant dans un vallon retiré, seul, non loin du cours aux eaux glacées, elle s'avança vers lui et lui dit ces paroles : "Voici les chefs d'oeuvre que l'art de mon époux avait promis, , pour que tu n'hésites pas à défier au combat les orgueilleux Laurentes ou le violent Turnus." Sur ces mts, Cythérée alla embrasser son fils et posa sous un chêne face à lui les armes rayonnantes. Lui, transporté par les dons de la déessse, par un si grand honneur, ne peut se rassasier; il parcourt du regard chaque détail, il s'émerveille, tourne et retourne sur son bras, dans ses mains, le casque au terrifiant panache et qui vomit du feu, l'épée, instrument des destins, la cuirasse roide de bronze, énorme, couleur de sang, comme quand la nuée céruléenne s'embrase aux rayons du soleil et resdplendit au loin, puis les cnémides brillantes d'électrum et d'or cuit et recuit, et la lance et l'assemblage du bouclier qu'on ne saurait décrire. Là le maître du feu, qui n'ignorait pas la science des devins et connaissait les siècles à venir avait fait l'histoire de l'Italie et les triomphes des Romains. [VIII, 606-628]


Pour comparaison :

Attribué à Samuel Masse (1672-1753), Musée des Beaux-Arts de Bordeaux


6- COMMENT VÉNUS, DÉSHABILLÉE PAR ANCHISE, VA DONNER LE JOUR À ÉNÉE

 

MBAO-

Cette estampe est une reproduction d'une fresque de la galerie Farnèse (par Annibale Carracci) qui représente Anchise achevant de déshabiller Vénus.

Cette fresque montre comment Enée, le mythique fondateur du peuple romain, est né d'un caprice érotique d'Aphrodite. En effet on lit sur le petit coffre la formule "Unde genus latinum" tirée de l'Énéide (I,6).

Cet épisode entre Vénus et Anchise est raconté dans l'hymne homérique III à Aphrodite (v. 184-195) :

Zeus inspira au coeur d'Aphrodite le désir ardent de s'unir avec un mortel, pour qu'elle ne fût pas affranchie des plaisirs terrestres; il inspira donc au coeur d'Aphrodite de vifs désirs pour Anchise, qui pour sa beauté ressemblait aux immortels , et qui faisait paître ses troupeaux sur le sommet de l'Ida, source d'abondantes fontaines. A peine la belle Aphrodite eut-elle aperçu ce berger qu'elle en devint éprise; le désir le plus ardent s'empara de son âme. Elle se hâte de franchir les hautes régions des nuages pour se rendre à Troie. Elle arrive bientôt sur l'Ida, source d'abondantes fontaines, retraite des bêtes sauvages, et se dirige droit à la bergerie. Elle aperçoit près des étables et resté seul loin des autres le berger Anchise que sa beauté rendait semblable aux dieux. L'amour pénètre le coeur d'Anchise…
155-163 –
λάβε χεῖρα: φιλομμειδὴς δ᾽ Ἀφροδίτη
ἕρπε μεταστρεφθεῖσα κατ᾽ ὄμματα καλὰ βαλοῦσα
ἐς λέχος εὔστρωτον, ὅθι περ πάρος ἔσκεν ἄνακτι
χλαίνῃσιν μαλακῇς ἐστρωμένον: αὐτὰρ ὕπερθεν
ἄρκτων δέρματ᾽ ἔκειτο βαρυφθόγγων τε λεόντων,
τοὺς αὐτὸς κατέπεφνεν ἐν οὔρεσιν ὑψηλοῖσιν.
οἳ δ᾽ ἐπεὶ οὖν λεχέων εὐποιήτων ἐπέβησαν,
κόσμον μέν οἱ πρῶτον ἀπὸ χροὸς εἷλε φαεινόν,
πόρπας τε γναμπτάς θ᾽ ἕλικας κάλυκάς τε καὶ ὅρμους.
λῦσε δέ οἱ ζώνην ἰδὲ εἵματα σιγαλόεντα
ἔκδυε καὶ κατέθηκεν ἐπὶ θρόνου ἀργυροήλου
Ἀγχίσης: ὃ δ᾽ ἔπειτα θεῶν ἰότητι καὶ αἴσῃ
ἀθανάτῃ παρέλεκτο θεᾷ βροτός, οὐ σάφα εἰδώς.
… Il lui prit la main, et Aphrodite qui aime les sourires le suivit, détournant la tête et baissant ses beaux yeux, vers le lit bien dressé où se couchait le Roi, et qui était fait de tapis laineux et recouvert de peaux d'ours et de lions rugissants qu'il avait tués lui-même sur les hautes montagnes. Etant montés tous deux sur le lit bien construit, Ankhisès enleva d'abord du corps d'Aphrodite sa parure éclatante, les agrafes et les flexibles bracelets, et les épingles, et les colliers. Il détacha la ceinture et ôta les vêtements merveilleux, et il les déposa sur un thrône aux clous d'argent. Et c'est ainsi que, par la volonté des Dieux et par la destinée, un mortel coucha avec une Déesse immortelle, mais ne le sachant pas.

Sur la fresque, on voit Enée qui achève de déshabiller Vénus-Aphrodite en lui enlevant sa sandale, alors que le petit Cupidon s'appuie sur une cuisse de sa mère. Au loin, on voit le mont Ida.

La peau de lion (un trophée de chasse du héros troyen) a permis de faire passer Énée pour Hercule et Vénus pour Omphale, l'inscription sur le petit coffre n'ayant pas été reproduite par le graveur.


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