<== Retour


Guy BASSET

RELIRE "LE PREMIER HOMME" D'ALBERT CAMUS

Jeudi 13 novembre 2025 à 18 h. Au Musée des Beaux-Arts


Après des études universitaires de philosophie à Paris-X-Nanterre et un séjour de deux ans à Izmir en Turquie, Guy Basset s'est orienté vers le monde industriel.

Parallèlement à sa carrière dans le domaine des Ressources Humaines, il a publié de nombreux articles sur l'oeuvre d'Albert Camus et la vie intellectuelle à Alger entre 1880 et 1970. Il a donné de nombreuses conférences en Algérie, Tunisie, Jordanie, Espagne et Italie. Il a participé au dictionnaire L'Algérie et la France et au Dictionnaire Albert Camus parus dans la collection Bouquins.

Il a également écrit sur les Solitaires et les religieuses de Port Royal : "Imaginaires et Visionnaires : écrits de circonstance ?"

Administrateur de la Société des Études camusiennes depuis sa création, premier directeur de la revue Présence d'Albert Camus, il a soutenu en mai 2016 une thèse sur ses travaux à l'Université Paris III Sorbonne nouvelle.


Le Premier Homme est un roman autobiographique inachevé d'Albert Camus, publié en 1994 par sa fille Catherine Camus aux éditions Gallimard.

Il emprunte plus d'un trait à la biographie de l'auteur et à ses relations avec son Algérie natale et l'histoire de ce pays avec la France et les personnalités qui l'ont forgé.

"En somme, je vais parler de ceux que j'aimais", écrit Albert Camus dans une note pour Le Premier Homme. Le projet de ce roman, auquel il travaillait encore peu avant sa mort, était ambitieux. Il avait dit un jour que les écrivains "gardent l'espoir de retrouver les secrets d'un art universel qui, à force d'humilité et de maîtrise, ressusciterait enfin les personnages dans leur chair et dans leur durée". Il avait jeté les bases de ce qui serait le récit de l'enfance de son "premier homme".

Cette rédaction initiale a un caractère autobiographique qui aurait sûrement disparu dans la version définitive du roman. Mais c'est justement ce côté autobiographique qui est précieux aujourd'hui. Après avoir lu ces pages, on voit apparaître les racines de ce qui fera la personnalité de Camus, sa sensibilité, la genèse de sa pensée, les raisons de son engagement. Pourquoi, toute sa vie, il aura voulu parler au nom de ceux à qui la parole est refusée.


Résumé du roman :

En 1913, Henry Cormery arrive d'Alger pour prendre la gérance d'une ferme dans un petit village algérien près de Bône. Il est accompagné de sa femme sur le point d'accoucher. À leur arrivée, elle met au monde leur fils, Jacques.
Quarante ans plus tard, nous retrouvons Jacques, devenu adulte, qui tente de savoir qui était son père. Celui-ci, mort lors de la guerre, un an après sa naissance, lui est donc inconnu. Jacques se rend pour la première fois sur sa tombe à Saint-Brieuc. Peu après, lors d'un voyage à Alger où il rend visite à sa mère, Catherine, il retourne à Bône pour tenter de savoir qui était son père. Tentative vouée à l'échec, car les traces du passage de son père ont disparu. Sa mère, qui parle très peu, ne lui apprend rien de plus.
Jacques se souvient de son enfance dans la maison de sa grand-mère chez qui vit Catherine, depuis la mort de son mari, avec son frère sourd et son oncle. C'est une famille illettrée et très pauvre. Il rentre à l'école, où il côtoie des enfants de parents plus aisés et prend plaisir à étudier. Son instituteur remarque ses aptitudes et rend visite à sa famille pour la persuader de le laisser étudier au Lycée. La grand-mère commence par refuser dans la mesure où elle compte sur le futur travail de Jacques en apprentissage pour apporter un peu plus d'argent au foyer. L'instituteur réussit cependant à la convaincre de le laisser passer l'examen des bourses pour entrer au lycée. Il lui donne gratuitement le soir des leçons particulières avec quelques camarades. Jacques sera reçu au lycée.
Sa grand-mère tient à ce qu'il fasse sa première communion avant l'entrée au lycée. Elle lui fait donc suivre, à un rythme accéléré, un enseignement de catéchisme.
Avec le lycée d'Alger, il découvre un nouvel univers situé à l'autre bout de la ville dans un quartier bourgeois, où il se rend chaque jour par le tramway avec son ami Pierre.


• Le roman a été adapté au cinéma en 2011 par Gianni Amelio.
Jacques Cormery (joué par Jacques Gamblin) est un écrivain célèbre, âgé de 40 ans, qui va rendre visite à sa mère qui se trouve à Alger, dans les rues de Belcourt. Il se rappelle son enfance pauvre, sa grand-mère qui le battait, ses années scolaires, ses amis algériens, mais surtout M. Bernard, son instituteur (joué par Denis Polalydès), qui donne à Jacques le privilège de faire des études.

• Le roman a été adapté et illustré par José Muñoz en 2013 (éditions Futuropolis), et par Jacques Ferrandez en 2017 (éditions Gallimard).


<== Retour